Loi Agricole : « des questions toujours sans réponse »

La loi d’orientation agricole ne répond pas aux attentes des agriculteurs ni aux défis de l’agriculture.

La question du revenu agricole, qui avait mobilisé les agriculteurs l’hiver dernier, n’est pas traitée dans la loi et est remisée à plus tard… Le Président de la République allait jusqu’à promettre des « prix planchers » lors du salon de l’Agriculture en février. Trois mois plus tard, silence radio sur les mesures concrètes, alors qu’il y a urgence.

Le texte retient – et c’est positif – l’objectif de 400 000 exploitations et 500 000 exploitants en 2035. Mais encore faut-il s’en donner les moyens. Or la loi fait l’impasse sur la maîtrise du foncier pour empêcher la concentration et l’accaparement des terres, et ne propose rien de solide pour faciliter l’installation des nouveaux agriculteurs. Aucune de nos propositions d’améliorations n’a été retenue par la majorité.

Enfin, la loi oppose trop souvent l’agriculture à l’écologie, alors que le cap doit être mis sur l’agroécologie, seule façon de concilier impératifs de production pour nourrir notre pays, et impératifs environnementaux pour protéger la santé des sols, des animaux et des humains et garantir ainsi des conditions de production durables.

Au final, cette loi est une occasion manquée. Les mesures de simplifications adoptées masquent trop souvent des reculs et ne suffiront pas à offrir un revenu décent à nos agriculteurs ni à assurer notre souveraineté alimentaire à long terme. C’est pourquoi j’ai voté contre.