Mardi 02 Septembre 2025À l'Assemblée Économie / Social
Pourquoi je voterai contre la confiance à François Bayrou
En demandant un vote de confiance début septembre, sans même avoir voulu durant l’été discuter de son projet de budget 2026 avec les oppositions, le Premier ministre François Bayrou ajoute de l’instabilité politique et sociale à la fragilité de nos finances.
Il serait irresponsable de s’entêter dans une politique qui risque de casser une croissance déjà faible, et attise les colères en aggravant des injustices déjà fortes.
Nul ne conteste la gravité de la situation de nos finances publiques. Avec 1000 milliards€ de dette supplémentaire depuis 2017, la majorité du Président Macron est la plus mal placée pour donner des leçons de bonne gestion.
Mais le Premier ministre ne peut pas aujourd’hui demander aux oppositions de signer un chèque en blanc à sa politique, sur des orientations très contestables, sans avoir cherché de compromis. En présentant un projet de budget très injuste qui, à travers la suppression de 2 jours fériés, ou en rendant imposables 380 000 personnes avec « l’année blanche », fait peser l’essentiel de l’effort sur les ouvriers, les salariés, les retraités, sans jamais préciser la contribution des plus riches, François Bayrou sème l’incompréhension, et le rejet.
Le temps est venu de changer de cap, conformément à ce qu’avaient exprimé les Français lors des élections législatives de 2024.
Seule une politique plus juste rendra le pays plus apaisé et plus stable. C’est la seule voie responsable.
Les députés socialistes ont fait des propositions réalistes pour redresser les finances de notre pays. Nous proposons de lisser l’effort dans la durée jusqu’en 2032, de mettre à contribution les plus gros patrimoines par la taxe Zucman (2% sur les patrimoines de plus de 100 millions€), de lutter contre la fraude fiscale et la fraude sociale, et de réaliser des économies ciblées, en particulier sur les aides aux très grandes entreprises. Nous proposons également de soutenir la croissance en redonnant du pouvoir d’achat à ceux qui ont un salaire net mensuel inférieur à 1920€, par la baisse de la CSG.
Aujourd’hui, face à une situation économique, sociale, et budgétaire très dégradée, le choix de la responsabilité est d’ouvrir un nouveau chemin, et de bâtir à l’Assemblée nationale des compromis autour de choix qui redonnent confiance et espoir, comme nous avons su le faire contre les déserts médicaux.